Lors de ce Live, j’ai eu le plaisir de recevoir Christine Laugier, traductrice de livres et rédactrice web SEO. Christine encadre également les ateliers pratiques qui aident les personnes souhaitant se lancer dans la rédaction SEO.
Voici nos échanges !
En quoi consiste le SEO ?
Le SEO, ou référencement naturel en français, consiste à diriger du trafic qualifié et gratuit vers un site web depuis un moteur de recherche. Lorsque l’internaute tape des mots sur le moteur de recherche, l’algorithme va scroller les millions de pages et va lui proposer des pages web qui répondent à cette demande. Et le travail du rédacteur SEO est de faire en sorte que l’algorithme propose les pages de son client.
Cela repose sur 3 piliers :
– Le SEO technique qui est plus l’affaire du développeur et qui consiste à améliorer les caractéristiques techniques du site
– Le SEO « off page » qui va réunir les techniques qui visent à améliorer le référencement du site par des actions de communication (par exemple le netlinking, la mise en place d’une stratégie de contenu, une communication sur les réseaux ou une communication par des podcasts…)
– Et le SEO « on page » qui nous intéresse et qui regroupe l’ensemble des actions menées sur les textes rédigés pour favoriser leur indexation par les moteurs de recherche et leur classement dans la serre (page de résultats de votre moteur de recherche). Ces actions consistent notamment à baliser votre texte, à rechercher et analyser les mots clés pertinents pour le sujet traité et, ensuite, à mettre en place un maillage interne. Il est aussi très important de bien connaître les techniques d’écriture propres au web.
Avant de te lancer dans une formation sur le SEO, tu étais principalement traductrice. Qu’est-ce qui a motivé ta recherche d’une formation dans ce domaine ?
Tout d’abord, l’écriture a, pour moi, toujours été le point phare de mon activité de traductrice dans la mesure où la traduction de livres pour des maisons d’édition m’a obligé à vraiment travailler mon niveau de langue en français. Pour moi, traduire c’est écrire, mais c’est surtout réécrire.
Puis, petit à petit, un peu par le biais du hasard, une maison d’édition m’a contactée en 2015 pour que je rédige un guide de tourisme durable sur le Pays basque. J’étais très au fait des questions sur le tourisme durable et le Pays basque est ma région natale, j’ai donc dit oui. J’ai beaucoup apprécié cette expérience et le fait d’écrire avec ses propres mots.
J’ai ensuite été amenée à écrire un livre blanc pour une cliente sur un sujet très éloigné par contre de mes domaines. Mais en faisant les bonnes recherches et en trouvant la bonne documentation, c’est tout à fait possible d’y arriver.
Je me suis alors un peu autoformée sur le SEO en effectuant des recherches sur le web. Mais il fallait que je professionnalise davantage cette pratique pour me sentir légitime de proposer cette offre.
Je me suis donc formée auprès de Lucie Rondelet qui propose une formation en ligne. On avance à son rythme en fonction de son planning professionnel et personnel. On peut bénéficier d’un accompagnement personnalisé avec une coach qui répond à nos questions, qui nous conseille et nous aide à progresser et à améliorer nos pratiques très rapidement. Cette formation offre aussi des outils très concrets immédiatement actionnables à la sortie de la formation.
Lorsque l’on est traducteur, toute formation en rédaction est en effet intéressante, même si ce n’est pas pour une reconversion totale. Cela ne peut être que bénéfique pour les traductions proposées à nos clients.
Qu’est-ce que le copywriting ?
Deux définitions sont possibles en français : la rédaction publicitaire ou la conception rédaction, c’est à dire le fait de concevoir des supports dans leur globalité.
Le principe est d’utiliser l’écriture comme outil de vente. La rédaction web a toujours une petite pincée de copywriting : il faut trouver le bon dosage entre le fait de donner l’information fiable, précise et claire et le fait de jouer sur un certain nombre de leviers qui vont donner envie aux clients d’acheter le produit ou le service.
Cette compétence en rédaction SEO te sert-elle dans tes projets de traduction ?
À la suite de ma formation en rédaction web SEO, pour faire le lien avec mon métier traductrice, j’ai fait une formation d’une semaine auprès de l’ESIT en traduction SEO.
Cependant, je n’ai pas encore eu le temps de développer de façon sérieuse cette nouvelle offre, car j’ai été prise par d’autres projets de traduction de livres et autres. Aussi, je constate que, pour l’instant en tout cas, un an après, je continue soit à traduire pour les maisons d’édition soit à rédiger, directement en français, des articles de blog, des livres blancs, des pages fixes de sites. Pour l’instant, je n’ai pas vraiment de demande en traduction SEO, mais je n’ai pas vraiment communiqué sur cette offre…
Je vous invite, traducteurs multicompétences, à vous assurer que vos clients existants savent ce que vous proposez et ce que vous pouvez leur apporter si vous proposez d’autres prestations que celles qu’ils ont déjà l’habitude d’acheter !
L’importante d’intégrer la traduction dans la rédaction SEO au plus tôt dans le projet du site web !
Les clients n’associent généralement pas la rédaction SEO et la traduction. Souvent lorsque des clients directs ayant un projet de refonte de site internet me contactent, c’est trop tard. Pour eux, la traduction vient en bout de chaîne. Or, bien que j’intègre la partie « on page » dans mes traductions, on pourrait aller plus loin si l’on avait intégré le SEO multilingue en amont du projet.
Les clients n’ont en effet absolument pas conscience des bienfaits du SEO multilingue. Ils dépensent de l’argent pour créer un très beau site pour l’optimiser le mieux possible dans la langue d’origine. En revanche, dans la langue cible, ils ne se posent pas du tout la question de savoir si le mot va être le bon ou pas et on se retrouve avec des versions de sites qui ne sont pas du tout optimisées dans la langue cible.
Par ailleurs, la traduction SEO dans le cadre d’un blog doit être vue sur le moyen ou long terme, car les articles doivent être réguliers pour estimer les résultats. Ce type de demande doit donc faire l‘objet d’un contrat sur la durée qui intègre non seulement la traduction ou la rédaction SEO, mais aussi le travail à faire au début et à mettre à jour régulièrement sur la recherche des mots clés, etc. Ce sont donc des prestations à forte valeur ajoutée que l’on vend différemment. On crée une véritable collaboration avec le client.
Peux-tu nous donner un exemple de projet type ?
J’envoie tout d’abord un questionnaire préliminaire à mon client pour mieux cerner son besoin parce qu’en général, on me contacte pour un besoin de rédaction web SEO ce qui est très large… Donc, ce questionnaire permet d’affiner la demande.
Ensuite, on organise une réunion, en général en visio, durant laquelle je fais en sorte de questionner mon client pour obtenir le brief le plus précis possible. De ce brief, va dépendre la qualité des textes que je vais produire : si j’ai compris parfaitement ses besoins, si je l’ai aidé à affiner ses attentes, à affiner les thématiques qu’il veut choisir, les objectifs qu’il se fixe par rapport à cette stratégie de contenu, la cible qui est la sienne, etc.
Une fois que tout ce travail a été fait, je construis ma proposition. En général, j’intègre un audit sémantique c’est-à-dire :
– l’analyse des mots clés pour définir ceux qui seront pertinents
– le conseil sur le champ sémantique qui va être utilisé dans les textes
– la définition du type de requête que l’on va travailler.
Dans ma proposition, je dis également clairement le nombre d’aller-retour qui sera effectué entre pour chaque article entre le client et moi. Cela permet de se protéger et de cadrer le client dès le début de la collaboration.
Ensuite, une fois que le client a validé mon offre de service et le montant qui va avec, qu’il a signé le devis et qu’il me l’a renvoyé, je construis un calendrier éditorial, souvent par trimestre.
Ensuite, en général, j’utilise un logiciel qui s’appelle monday.com qui est un outil de travail collaboratif. Je reporte mon calendrier éditorial et je note les différentes étapes du projet (documentation, en rédaction, rédigé, en correction, corrigé, envoyé, en cours de validation, validé, puis publié).
Monday est un logiciel de gestion de projet collaboratif, mais vous pouvez utiliser un autre logiciel (Trello, Notion, Google Sheet, Airtable…).
Pour se lancer en tant que rédacteur SEO, si vous disposez d’un site et que vous avez envie de tester ce que représente la rédaction d’articles de blog, n’hésitez pas à créer votre blog sur votre site de traducteur. C’est une façon de vous entraîner sur des thématiques que vous connaissez parfaitement et de vous entraîner à rédiger, à baliser vos textes, à appliquer toutes les bonnes pratiques de la rédaction web. Voyez ce qui se passe sur votre site, communiquez sur vos articles… Cela peut être une façon de démarrer doucement avant éventuellement de se lancer en cherchant des clients.
Outre la formation de Lucie Rondelet, y a-t-il d’autres ressources ou lectures à conseiller ?
Lucie Rondelet a une chaîne YouTube sur laquelle vous pouvez découvrir des tas de contenus autour de la rédaction web SEO pour approcher le sujet.
Je conseille aussi les livres d’Olivier Andrieu, notamment pour les débutants, le livre « référencement Google mode d’emploi » et pour les personnes qui maîtrisent déjà les bases du SEO et qui veulent aller un peu plus loin, le livre « Réussir son référencement web : stratégies et techniques SEO ».
Le SEO implique une dimension technique. Il faut d’ailleurs rester en veille en permanence parce que l’algorithme change de façon assez régulière. Donc, il faut être capable d’adapter ses techniques SEO aux nouveaux algorithmes.
Et il y a un dernier ouvrage toujours d’Olivier Andrieu qui s’appelle « le SEO en 500 questions : tout savoir sur le référencement !».
Pour découvrir le monde de la rédaction web, Isabelle Canivet a écrit le livre « Bien rédiger pour le web » . Même en tant que traducteur, je trouve qu’il est très utile.
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