Lorsqu’on se lance en tant que traducteur indépendant, c’est souvent en tant que généraliste. Mais la plupart des traducteurs ressentent rapidement une certaine pression pour se spécialiser. Cela permet de se démarquer des autres traducteurs qui candidatent auprès des agences de traduction, de trouver des clients directs et d’augmenter ses tarifs.
Dans cet article, nous avons parlé des compétences-clés du traducteur spécialisé :
- Le fond, c’est-à-dire les connaissances dans le domaine de spécialisation (médecine, droit, technique…)
- Les compétences rédactionnelles, qui, en plus d’une « belle plume », impliquent la maîtrise des types de documents traités, du contrat à la notice technique en passant par les contenus web et publicitaires…
- Les compétences en traduction, ou la capacité à mettre en œuvre les stratégies de « résolution de problèmes » pour arriver à un texte fluide et naturel dans la langue cible
Mais quand on est traducteur freelance généraliste en début de carrière, comment savoir vers quelle spécialisation s’orienter ?
Les spécialisations proposées en formation initiale et continue en France
Premièrement, la grande distinction faite par la plupart des formations est la traduction littéraire et non-littéraire. Ensuite, à l’intérieur de la traduction non-littéraire, les grandes formations (universitaires, grandes écoles ou organismes de formation privés) ont toutes tendance à distinguer les mêmes grands domaines de traduction spécialisée : économique, technique / scientifique, juridique et, parfois management et / ou communication interculturels.
Voici quelques exemples de formations pour devenir traducteur en France :
- Le Master en traduction spécialisée multilingue de l’Université Grenoble Alpes propose un programme couvrant les domaines scientifiques, techniques et juridiques.
- L’ESTRI identifie les grands domaines de traduction spécialisée, scientifique et technique, et les décompose en sous-domaines comme l’ingénierie, la médecine ou la pharmacie, par exemple.
- L’ISIT propose des parcours en traduction spécialisée en formation initiale et continue.
- Le Master 2 de l’ESIT aborde la traduction spécialisée éditoriale, économique et technique.
- Le Master spécialisé en traduction d’Inalco aborde les grands domaines qui sont la traduction économique, juridique et technique.
- Les formations certifiantes d’EDVENN, organisme de formation privé, pour devenir traducteur technique ou juridique, après une formation initiale ou en reconversion professionnelle.
En outre, le tout nouveau site internet de la SFT, la Société française des traducteurs, propose une page dédiée aux formations en traduction en France.
Les autres critères de spécialisation
Cet article de Guillaume Deneufbourg, « La traduction spécialisée en sept questions », explique que le choix de spécialisation va dépendre également de la combinaison de langues du traducteur. Il donne plusieurs exemples de marchés « spécialisation + paire de langues » :
- Anglais > français : des marchés potentiels existent dans un grand nombre de domaines en raison de l’utilisation massive de l’anglais partout dans le monde
- Néerlandais > français : une demande dans le « juridico-administratif » associée à une pénurie de traducteurs dans cette combinaison de langues
- Allemand > français : le technique, l’industriel, l’automobile…
Aussi, une spécialisation en traduction peut se créer à l’issue d’une formation initiale en traduction spécialisée…mais pas que !
Les expériences « de vie » (formation initiale, stages, emplois, pratiques sportives, loisirs…) sont également des domaines de spécialisation potentiels ! Les exemples sont multiples !
Et vous, quel est votre profil de traducteur ? Plutôt Sacha, Camille ou Dominique ? Faites le quizz et évaluer vos forces et faiblesses avant de vous lancer dans la traduction freelance !
Que vous soyez ingénieur, technicien, juriste, banquier, marketeur, chercheur ou journaliste, dès lors que vous avez une expérience « internationale », il est fort probable que vous ayez déjà traduit des documents. Et, ces expériences de traduction « informelles » dans le cadre de vos fonctions alliées à vos compétences métier et linguistiques peuvent vous servir de base pour une reconversion professionnelle réussie vers la traduction spécialisée.
Il faut, donc, retenir que tout est possible, sous réserve de vérifier qu’il existe un marché pour la spécialisation (domaine + paire de langues) que vous envisagez ! Il faut également rester lucide et vigilant par rapport à vos compétences… Un jeune diplômé en traduction n’aura pas les mêmes besoins en formation continue qu’un ancien ingénieur en reconversion professionnelle…
C’est à vous de construire votre (future) spécialisation en continuant à vous former tout au long de votre carrière.
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