Innover son offre de services de traduction pour répondre à un besoin précis
Pour les prestataires de services comme les traducteurs indépendants, le concept d’innovation peut sembler un peu flou. Mais l’innovation n’est pas réservée aux sociétés qui fabriquent des produits. L’innovation dans les services est même devenue un enjeu capital dans une économie mondialisée et numérique. Pour nous, traducteurs freelance, innover notre offre de services est un bon moyen de s’éloigner de la tarification au mot et de tendre vers une tarification basée sur la valeur délivrée au client, le fameux « value pricing ».
Avant de commencer, un peu d’inspiration avec l’Innovation in Translation Summit au sujet de la tarification au mot sur Tweeter.
Vous l’avez compris, la tarification au mot est une aberration qui ne sert ni les intérêts des clients (à la recherche de la solution optimale à leur besoin) ni ceux des traducteurs (sous pression de travailler plus vite pour être payés « à la pièce » plutôt que de consacrer le temps qu’il faut…temps de recherche, d’idéation, de réflexion, de révision, d’échange avec le client et avec des experts externes…).
Alors, pour sortir définitivement du tarif de traduction au mot, comment faire ?
Voici 5 modèles de tarification de traduction, certains inspirés d’autres secteurs !
La tarification de traduction à l’heure ou à la journée
La tarification des traductions au temps passé (à l’heure) est très souvent le premier pas que les traducteurs osent prendre pour arrêter de facturer au mot. Et l’objection la plus fréquente de ceux qui n’osent pas (encore) le faire, c’est « Oui, mais comment savoir combien ça va coûter ? Aucun client n’acceptera ça ! ». C’est (en partie) vrai.
Parfois un client a besoin d’un devis ferme pour s’engager. Dans ces cas, je donne une fourchette haute, quitte à facturer moins que prévu si je passe moins de temps qu’estimé. Voilà !
Facturer au temps passé c’est déjà un pas en avant, mais tout comme un tarif de traduction au mot, un tarif à l’heure ne tient pas (toujours) compte de la valeur du service rendu. Pour résoudre (en partie) ce problème, je pratique un tarif différent pour la traduction et pour la conception rédaction, par exemple.
Les majorations tarifaires (urgence, travail de nuit, de week-end)
Tout est dit…si vous avez l’habitude de « dépanner » vos clients en urgence (ce qui suppose de réorganiser votre charge de travail, reporter d’autres projets en cours, prendre sur votre temps de gestion administrative ou de prospection commerciale, sur votre vie privée, sur votre sommeil…), il faut définir et appliquer tout de suite une grille tarifaire qui prend en compte le coût de ces « dépannages » pour vous. Ou, il faut définir vos horaires et volumes de travail et arrêter de « dépanner ». C’est à vous de voir !
N’oubliez pas qu’une relation pérenne apporte également de la valeur à votre client ! Ensemble, essayez de trouver des solutions d’organisation pour limiter les « urgences » et l’impact sur votre santé physique et mentale. Si vous tombez malade ou faites un burn-out, cela n’arrangera pas votre client non plus ! Il perdra du temps à chercher (peut-être en vain) une autre solution pendant votre absence.
Le tarif de traduction par projet ou par livrable
Un pas définitif en direction d’une tarification basée sur la valeur du service rendu est un tarif par projet ou par livrable. Je pratique régulièrement ce genre de tarification. Quelques exemples :
• Traduction de site internet « tout compris » avec SEO, intervention directement dans le CMS du client, etc.
• Traduction de supports de communication imprimés avec 2 allers-retours sur les textes et le contrôle final des maquettes avant impression.
• Traduction de slogans ou de textes publicitaires.
Le « pack » ou « abonnement » pour services regroupés ou récurrents
Voici une bonne solution pour sortir du tarif au mot ou à l’heure tout en donnant un budget ferme et définitif à votre client. Je pratique ce genre de tarification pour :
• Traduction de posts pour les réseaux sociaux (un « pack » 8 posts par mois, par exemple).
• Traduction de brèves pour des sites internet (forfait mensuel, trimestriel, annuel…).
• Forfait mensuel de mise à jour de site web (traduction et vérification des modifications et des nouveaux contenus).
Les tarifs par gamme / niveau de service (bas, moyen, haut)
De nombreux traducteurs pratiquent des tarifs différents :
• Agence de traduction / client direct.
• Traduction relue par un deuxième traducteur / traduction simple.
• Traduction pour utilisation interne / traduction pour publication ou diffusion externe.
Le forfait minimum par intervention ou commande minimum par période (mois, trimestre, année)
Il est essentiel pour arrêter de facturer des petites « tâches » finalement assez chronophages ! Combien est-ce que vous gagnez par jour en traduisant un seul texte de 2500 mots ? 20 textes de 125 mots ? Votre forfait minimum doit éliminer l’écart entre les deux. Sans parler du coût administratif d’émettre, gérer et suivre de nombreuses petites factures…
Le mot de la fin : le tarif « pénétration de marché » (tarif bas lorsqu’on démarre ou lorsqu’on lance une nouvelle prestation)…
Fixer une stratégie de tarification qui comprend d’appliquer des tarifs bas pour des prestations bien définies sur une période également bien définie n’est pas la même chose que « prendre tout ce qu’on vous propose » en espérant qu’un jour les choses s’améliorent.
Si vous décidez d’appliquer un forfait minimum par intervention, par exemple, vous pouvez lancer un forfait plutôt bas (mais plus haut que le tarif au mot pour le même texte) et vous fixer un calendrier précis pour augmenter ce forfait (sur un an, par exemple). Ou si vous décidez de facturer la traduction publicitaire au forfait et plus au mot ou à l’heure, vous pouvez faire de même, en vous donnant une fourchette bas>haut et un calendrier précis !
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