Je souhaite vous parler d’un livre qui m’a bouleversée… Il m’a été recommandé par une business coach avec laquelle j’ai travaillé l’année dernière.
J’étais presque en colère lorsque je le lisais, comme si l’auteur m’insultait personnellement. Et c’est certainement parce qu’il touchait des points sensibles sur lesquels j’avais vraiment besoin de progresser…
Je connaissais ces vérités mais je ne les avais pas totalement intégrées dans mon activité : « Ça ne s’applique pas à nous traducteur, on est trop petits, on est des experts trop pointus… ».
Ce livre écrit par Michael E.Gerber s’intitule Le mythe de l’entrepreneur revisité. Il explique pourquoi la plupart des petites entreprises échouent et ce qu’il faut faire pour réussir.
L’auteur compare la petite entreprise typique qui ne réussit pas avec un modèle de franchise à la Mc Do. Et c’est là que j’ai commencé à me mettre en colère en pensant que pour réussir, je devais devenir comme une franchise…
Je vous encourage cependant à donner sa chance à ce livre en regardant derrière ce mot qui n’a pas une connotation très positive, avouons-le !
Selon l’auteur, dans chaque entreprise, il y a 3 casquettes, 3 rôles à jouer :
– le technicien : l’expert, celui qui est excellent dans son domaine, il travaille dans l’entreprise, mais pas forcément sur l’entreprise. En tant que traducteur, on assume généralement bien ce rôle.
– le manager : le chef d’orchestre, il travaille à la fois dans l’entreprise et sur l’entreprise, met en place les processus.
– l’entrepreneur : le visionnaire, il porte les valeurs de l’entreprise.
En tant que traducteur indépendant, on a tendance à penser que, dans la mesure où on est une entreprise unipersonnelle, on va pouvoir tout faire tout seul. Surtout si vous êtes, comme moi, un peu « touche à tout » et que vous adorez apprendre de nouveaux outils, de nouvelles compétences.
Par exemple, il y a quelques années, j’ai fait mon site WordPress. J’y passais énormément de mon temps libre, cela me passionnait, mais je n’étais pas vraiment excellente dans ce domaine et cela ne m’apportait pas grand-chose, ni en retour sur investissement, ni en valeur ajoutée apportée à mes clients.
Ce n’est pas parce que l’on sait faire et que l’on aime faire que l’on doit faire !
A tout faire, on risque forcément de délaisser une de ces casquettes pendant une période plus ou moins longue.
Il y a des périodes durant lesquelles vous êtes à fond dans la production, dans votre rôle de technicien expert, vous n’êtes plus manager ni entrepreneur. Vous ne gérez plus que les urgences et les impératifs de vos clients. N’avez-vous jamais eu cette impression de montagnes russes ?
Après ces périodes intenses de production, on retombe dans une période creuse durant laquelle on ne sait pas quoi faire. C’est parce que le manager et l’entrepreneur ne sont plus là et ils n’ont pas préparé les choses que l’on doit faire.
C’est comme s’il s’agissait de trois personnes différentes et que l’une ou l’autre n’était pas dans l’entreprise !
Ce livre m’a percutée, car cette vérité était dévalorisante. Quand on travaille comme cela, on subit les cycles générés par les demandes des clients. Notre niveau d’activité dépend uniquement d’un facteur externe. On n’est pas maître à bord. On n’a pas vraiment une entreprise, mais on a un job… !
Il faut alors assumer pleinement son rôle et ses 3 casquettes pour ne plus subir.
Nous avons, en tant que traducteur, certaines croyances limitantes…On a tendance à se dire que l’on est soit traducteur indépendant soit agence de traduction. J’ai, moi-même, raté quelques opportunités de développement durant une dizaine d’années avec cette fausse croyance. Vous retrouvez-vous dans cette croyance ? Qu’y a-t-il derrière elle ? Est-ce que cela vous sert ou cela vous dessert ?
Si vous vous dites que vous n’aimez pas vendre, que vous n’êtes pas commercial, c’est un problème. Vous habitez votre rôle de technicien expert, mais, dans une entreprise, il a aussi cette fonction commerciale : il faut vendre pour avoir une activité pérenne. Avez-vous cet a priori négatif ? Qu’est-ce qui ne vous plait pas dans la vente ? Vous pouvez certainement vendre d’une autre manière, à votre manière ? Ne rejetez pas complètement l’idée de vendre…
On peut aussi avoir un frein sur la gestion comptable de notre activité : « Je ne sais pas gérer mes comptes… ». Ne négligez pas votre casquette d’entrepreneur !
Si vous ressentez un sentiment négatif, de rejet, pour certains domaines, si vous ne vous sentez pas capable, soyez vigilant ! Vous ne pouvez pas vous permettre de négliger l’un de ces rôles.
Cela ne veut pas dire qu’il faut toujours faire vous-même. Vous pouvez constituer une équipe de prestataires pour vous épauler ; même si, sur ce sujet aussi, il existe des croyances limitantes… mais cela fera l’objet d’un prochain échange avec vous !
Je vous encourage à lire ce livre jusqu’à la fin, à accueillir ces sentiments négatifs et à vous pencher sur les pistes d’amélioration que cela vous ouvre…
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