Devenir traducteur spécialiste présente plusieurs avantages, et le premier est d’augmenter ses tarifs de traduction et de gagner plus ! Mais que se cache derrière ce constat un peu galvaudé ? Qu’en est-il réellement ? Est-ce qu’on peut réellement augmenter ses revenus en tant que traducteur juridique, traducteur financier, traducteur médical, etc. ?
Avant de répondre à cette question, petit retour en arrière sur nos articles précédents : « Qu’est-ce que la traduction spécialisée ? », « Quelles sont les spécialisations possibles pour un traducteur freelance ? » et « Comment identifier et développer sa (future) spécialisation en traduction ? ».
Pourquoi devenir traducteur spécialiste ? Quel est le vrai retour sur investissement ?
La plupart des traducteurs freelance sont d’accord : la spécialisation en traduction est un gage de succès. En même temps, on parle souvent d’un travail de longue haleine, qui peut prendre des années… Alors est-ce que cela vaut le coup ?
Rappelez-vous, la spécialisation est un long et passionnant voyage, pas une destination !
Parmi les avantages de la spécialisation pour un traducteur indépendant, on peut citer : capitalisation des connaissances, positionnement d’expert, et différenciation sur un marché qui peut paraître incompréhensible pour les acheteurs de nos prestations…
- Plus on se spécialise en traduction, plus on devient productif et efficace ! En effet, à force d’enrichir sans cesse vos connaissances dans un domaine spécifique, vous augmentez votre maîtrise de la terminologie et vous apprenez à résoudre plus facilement et plus rapidement les problématiques récurrentes spécifiques à votre paire de langues et aux documents que vous traduisez. Si, en plus, vous utilisez des outils de TAO, vous alimentez et améliorez vos mémoires de traduction et glossaires sur la durée.
- Se spécialiser permet de se positionner comme partenaire « expert » de ses clients. En vous spécialisant, vous développez votre connaissance des documents que vous traduisez, bien sûr ! Et, en échangeant régulièrement avec des clients d’un même secteur, vous apprenez quels sont les enjeux de vos traductions. Vous allez donc au-delà du simple contenu traduit pour vous aventurez dans le « pourquoi » et le « pour quoi faire » de vos traductions. Et c’est là où se situent les projets à forts enjeux (stratégiques, d’image, financiers, etc.) de clients qui sont prêts à investir dans une collaboration de qualité.
- Il est plus facile de « se vendre » en tant que spécialiste. Quand on fait tout, il est difficile de se démarquer des autres traducteurs. Une expérience éprouvée dans le secteur de votre client potentiel permet de créer la confiance nécessaire à la décision d’achat !
- Une forte spécialisation nourrit le développement d’un réseau professionnel ciblé. Lorsque vous vous spécialisez dans un domaine spécifique de traduction, vous faites partie d’un écosystème de clients, partenaires, fournisseurs qui, souvent, se connaissent tous et n’hésitent pas à ouvrir leurs carnets d’adresses pour faire des mises en relation ciblées. Pour vous, traducteur, cela veut dire des recommandations par bouche à oreille.
- N’oublions pas le plaisir ! Le plaisir d’apporter un plus à des clients exigeants est valorisant. Et, il est stimulant d’approfondir en permanence vos connaissances et d’ajouter de nouvelles compétences à votre boîte à outils.
Et côté tarifs et revenus ? Est-ce qu’on gagne plus en devenant traducteur spécialisé ?
Oui et non. Depuis mes débuts, j’ai triplé mon tarif (au mot / à l’heure) et j’ai doublé mon chiffre d’affaires. Mais en termes de revenus nets, j’ai constaté une augmentation de 50 % à 60 % « seulement ». Pourquoi ? Je vous donne l’exemple « avant / après » spécialisation !
AVANT : En tant que généraliste travaillant pour les agences de traduction, je traduisais 3000 mots par jour, 220 jours par an. Je me formais un tout petit peu (quelques jours par an). Et une fois que ma clientèle de 5 à 10 agences était faite, je ne passais pas beaucoup de temps sur le marketing et la gestion de mon activité.
APRES : Aujourd’hui, en tant que spécialiste, je traduis environ 145 jours par an pour des clients directs. Je passe environ 35 jours par an à me former, à rencontrer mes clients et à gérer mon entreprise. Et pour ceux qui se posent la question, je consacre 4 jours par mois (40 jours par an) aux Recettes du traducteur !
En résumé, quand on se spécialise, on augmente son chiffre d’affaires, mais on investit plus de temps et d’argent dans le développement de sa spécialisation. Personnellement, je trouve cela plus stimulant et valorisant et je ne changerais rien !
Et les inconvénients d’une spécialisation en traduction ?
Les seuls inconvénients qui me viennent à l’esprit sont :
- Le risque de mettre trop d’œufs dans le même panier. Mais une double spécialisation dans des secteurs bien distincts ou une deuxième activité peuvent être des solutions !
- Une lassitude de toujours traduire « la même chose ». Mais se faire relire et « challenger » par des collègues traducteurs est un excellent moyen de rester au top et de ne jamais s’ennuyer !
J’ai fait le choix de la spécialisation et je ne regrette rien ! Et vous ?
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